Week-end de chasse à la mère

” Quel est ton animal préféré ? ” a demandé Eugenio pendant qu’on marchait dans la nuit. C’était l’avant-veille de Noël. ” Il y a Nouk, la mère. Et Eugenio, le fils qu’elle élève seule, dans un minuscule appartement aux rideaux rouges. Elle s’inquiète. Peut-on survivre aux fêtes de fin d’année ? En attendant, il neige sur Paris, sur les clochards et les gens des beaux quartiers. Il neige sur les statues du jardin du Luxembourg.
La mère et l’enfant se tiennent par la main, ils marchent dans les rues, tout au long de cette histoire magique, déchirante, follement drôle. En chemin, ils rencontrent Adam et Ève, Anton Tchekhov, un fleuriste, un chauffeur de taxi, des tortues vieilles comme le monde. S’ils triomphent des obstacles semés sur leur route, il leur reste à affronter le pire : l’implacable bonté de ceux qui ont décidé de faire leur bonheur. Avec ce roman très moderne où la vie intime se voit constamment menacée par l’intrusion du monde extérieur, Geneviève Brisac semble nous inviter à un retournement.
Comme l’artiste qui, parce qu’il porte en lui un ” gène d’irréalité “, transmue en beauté le matériau brut de la vie.