Un soupçon légitime

de Stefan Zweig (1987)

Betsy et son mari, couple de jeunes retraités, mènent une existence solitaire et tranquille jusqu’au jour où emménagent leurs nouveaux voisins, les Limpley. John Charleston Limpley est un homme débordant d’enthousiasme, bavard et expansif, qui attire immédiatement la sympathie. Cette vitalité se révèle pourtant vite épuisante, y compris pour sa propre femme. Pour la réconforter, Betsy lui offre un chiot, Ponto. Limpley se prend d’une passion dévorante pour l’animal. Les rôles s’inversent et Ponto devient le maître, habitué à voir ses moindres caprices satisfaits. Betsy ne supporte pas cette tyrannie, et ses relations avec les Limpley se refroidissent. C’est alors que Mrs. Limpley tombe enceinte. Limpley oublie son chien et, toujours dans la démesure, se consacre tout entier à sa femme et à sa fille. Ponto, délaissé, ne comprend pas cette indifférence et éprouve bientôt une rancœur grandissante à l’égard de son maître et de l’enfant…

 

Dans cette nouvelle angoissante, écrite entre 1935 et 1940 et publiée de façon posthume entre 1987, on retrouve le style inimitable de Zweig et sa finesse dans l’analyse psychologique. Comme dans “Lettre d’une inconnue” ou “Le joueur d’échecs”, il dépeint avec virtuosité les conséquences funestes de l’obsession et de la démesure des sentiments.