Charly et moi ,

de Agnès Laroche (2015)

Diane, une jeune fille de 14 ans, déscolarisée pour cause de maladie grave et qui passe le temps comme elle le peut entre sa passion pour le dessin, l’espionnage de ses voisins et ses cours par correspondance fait la rencontre de Charly, un garçon taciturne et secret, victime d’un accident de la route. Les deux adolescents vont développer une amitié aussi soudaine qu’irremplaçable. Jusqu’à la disparition brusque de Charly. Diane va alors découvrir un pan de la vie de son ami qu’elle ignorait.

Une amitié aussi soudaine qu’irremplaçable. Deux héros extraordinaires qui nous ressemblent. Un roman qui résonne.

Extrait

«Je ne sais pas lequel de nous deux a été le plus surpris, de Charly ou de moi. Quand les gens me voient pour la première fois, il leur faut un petit temps d’adaptation. Leur expression les trahit toujours, un léger haussement de sourcils, un regard plus insistant, ou fuyant au contraire, pendant qu’ils se demandent : Mais qu’est-ce que c’est que ça ? Ca, c’est moi. Diane, quatorze ans, 1m47, 41 kilos, soit le gabarit d’une gamine de douze ans mal nourrie, genre Cosette.
Une pâleur qui confine à la transparence, le type de pâleur qui cache des secrets. Des cernes bleuâtres et permanents que j’accentue d’un fin trait d’eye-liner, autant jouer avec mes différences. D’immenses yeux marron qui me mangent le visage. La même tenue en toute occasion, soit un jean noir savamment déchiré, un pull noir à col roulé et des rangers. Bref, une drôle de tête sur un drôle de corps, entre le gnome et le lutin, selon mon humeur.
Charly n’a pas fait exception à la règle. Haussement de sourcils, yeux légèrement écarquillés et, je crois, un semblant de sourire, mais sans certitude.»